La formation professionnelle en France par la voie de l’apprentissage est en nette progression y compris chez les Compagnons du Devoir. Julien apprenti et Romain formateur expliquent leurs parcours.
Du 4 au 11 février 2021, les centres d'apprentissages ouvrent leurs portes. Julien et Romain sont respectivement formateur et apprenti couvreur au centre de formation des Compagnons du Devoir de Muizon, dans la Marne. Ils dévoilent eux aussi, au travers de leurs parcours respectifs, l’apprentissage.
Au 31 décembre 2018, les centres de formation d’apprentis accueillent 448 100 apprentis, soit une hausse de 4,2 % par rapport à 2017. Annuellement c’est environ 70 000 nouveaux apprentis qui entrent en apprentissage. Chez les Compagnons du Devoir, l’effectif annuel est de 9 283 apprentis au national.
Au delà de la ligne de faîte : un métier
Romain, 16 ans, est aujourd’hui apprenti couvreur à la maison de Muizon. Dès la troisième, l’adolescent envisage de s’orienter vers un métier manuel. Pourtant, le métier d’électricien primait dans ses réflexions d’orientation. « Mais au cours d’une journée porte-ouverte chez les Compagnons, j’ai pu découvrir différents métiers. Je me suis rendu compte qu’avec la couverture je pourrai continuer à voir mon travail une fois le chantier terminé », confie le jeune garçon. Aujourd’hui, Romain est en deuxième année d’apprentissage. Son but est de passer son Certificat d’aptitudes professionnelles (CAP). Depuis le haut des toits, il se voit poursuivre jusqu’au Brevet professionnel (BP). « Ce sera plus dur mais il y aura plus de possibilités d’embauche », ajoute l’apprenti. Pourtant, les chiffres d’embauches à l’issue de la formation CAP sont très bons. 90 % des jeunes diplômés en maisons de Compagnons trouvent un travail. Le BP ouvre surtout des perspectives dans le management d’équipes et la gestion d’entreprise.
"Sortir du cocon familial"
Au centre de formation, l’apprentissage est donc une symbiose entre formateur et apprenti. Romain se remémore ses premiers jours d’intégration, il est interpelé par la confiance accordée aux jeunes. Pour lui, la différence avec le collège est le niveau de responsabilité accordée. « Assez vite nous comprenons que nous allons devoir nous prendre en main et sortir du cocon familial » ajoute t il avec le sourire. Selon l’Ardennais, rigueur professionnelle et respect des règles collectives permettent aux jeunes apprentis de progresser en s’entre-aidant.
« Car l’entre-aide est un élément clé de la formation chez les Compagnons » affirme t il.
« Je suis assez exigeant envers eux mais dur ne veut pas dire injuste », complète le formateur. Julien confiera que durant les nombreuses heures partagées en stage, il est comme le grand frère qui inculque un savoir et reste à l’écoute des jeunes.
"Je ne regrette rien"
Aujourd’hui, Romain ne regrette pas de s’être détourné d’un parcours général. A 16 ans, il apprend un métier en entreprise et s'y sent bien, motivé, accompagné. Comme le souligne Julien, « en tant que formateur, je transmets 25 % du métier et l’entreprise 75% ! , le patron et les équipes en entreprise ont un rôle primordial dans la formation du jeune ».